
A l’approche de l’accouchement, je me confronte à la peur de la douleur. A l’anticipation de mes propres limites face à l’extrême.
Et plus je pense à la douleur, plus je réalise que c’est normal d’en avoir peur puisque nous vivons dans un monde qui a gommé la douleur. Tu as mal à la tête ? Prends un Doliprane. Tu as froid ? Monte le chauffage. Tu ne veux pas souffrir pendant l’accouchement ? met le paquet sur la péridurale ou programme-toi une césarienne carrément !
Et comment faisaient les gens avant ? Disons il y a… 100 ans ?
Ils avaient mal à la tête et ils sentaient leur corps leur parler. Ils ne pouvaient pas faire autrement que d’écouter le déséquilibre à l’œuvre et de réajuster.
Ils avaient froid. Ils sentaient la vivacité des éléments, la puissance des saisons et leurs corps s’ajustaient.
Elles avaient mal pendant l’accouchement et cette douleur révélait leur puissance intérieure, leur capacité à traverser une épreuve intime pour se transcender.
Qu’on se comprenne bien : je ne trouve pas cool que les gens aient mal. Mais maintenant que je me confronte prochainement à un accouchement que je souhaite le plus naturel possible, j’ai l’impression d’avoir passé ma vie dans de la ouate, dans une bulle d’insensibilisation qui me coupe du corps et me rend vulnerable face à l’idée même de douleur.
Et si on regarde même au delà du corps, comment est gérée la douleur morale ? La douleur psychologique ? Le deuil, la dépression, la baisse de moral…. Est-ce qu’on l’accueille ? Est-ce que le regarde en face pour voir le message qui est derrière et prendre soin de ce qui a besoin d’être vu, entendu, soulagé ?
Car la douleur est une information. Un message envoyé par le corps qui a un rôle précis : prévenir pour guérir, alerter pour écouter, signaler pour panser. Si on gomme le signal, si on coupe le message, comment pouvons-nous évoluer ? S’adapter ? Se regarder en face et s’accueillir dans sa faiblesse pour aller vers un nouvel équilibre.
✨Se couper de la douleur c’est se couper de soi.
✨Se couper de soi, c’est se couper de sa puissance personnelle.
✨Se couper de sa puissance personnelle c’est devenir vulnérable, influençable et faible
👉Nos mécanismes d’écoute et d’adaptation se sont émoussés à cause de palliatifs souvent médicamenteux.
🙌🏼 Et vous ? Quel est votre rapport à la douleur ? Quelle est votre écoute ? Comment la gérez-vous ?
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